De nombreuses infirmières et urgentologues sont friands du travail de nuit, malgré la difficulté de ce mode de vie. Coup d’œil sur les raisons qui les poussent à adopter le travail nocturne.
Naija Lynn est infirmière de nuit à l’Hôpital général juif de Montréal. Elle n’échangerait pour rien au monde ses quarts de travail nocturnes, qui lui permettent de travailler avec plus d’autonomie et d’empocher une somme plus rondelette que celle qu’obtiennent ses collègues de jour.
La prime de nuit
Le système de santé québécois récompense en effet assez bien ceux qui acceptent de chambouler leur rythme de vie. « Ça fait une grosse différence sur la paie, confirme Naija Lynn. La rémunération est variable selon les contextes, mais dans mon cas, c’est presque 5 $ de plus l’heure. » Les infirmières nocturnes reçoivent en effet une indemnité pouvant représenter jusqu’à 16 % du salaire régulier.
Une autre façon de travailler
Les équipes de nuit, à taille réduite, ont le champ plus libre. Moins de stagiaires à accompagner, moins de médecins résidents qui bourdonnent autour de l’infirmière : le travail s’exécute sans entraves. « Je trouve le travail de nuit moins stressant, dit Naija Lynn. L’urgence étant moins encombrée, on développe d’autres méthodes de travail. Sans compter que, pour une infirmière, le travail de nuit implique une plus grande autonomie, une meilleure utilisation de son libre-arbitre dans la prise de décisions. Ce n’est rien pour me déplaire. »
Échapper au trafic
Pour l’infirmière habitant à plusieurs kilomètres de son lieu de travail, les horaires nocturnes sont une bénédiction. Échappant aux ponts embouteillés et à l’agitation routière diurne, Naija Lynn ne met que 20 minutes pour se rendre au travail. En plein jour, elle y consacrerait assurément une heure.
On s’adapte…
« Je sais que c’est moins facile pour ceux qui ont de jeunes enfants, dit Naija Lynn, mais pour les non-parents comme moi, l’horaire de nuit peut être intégré à sa vie sans trop de douleur. C’est difficile au début, mais on s’habitue à fragmenter son sommeil pour pouvoir jouir d’un peu du soleil entre deux roupillons. »
Le plus difficile, pour ces employés du secteur médical qui doivent aussi régulièrement enchaîner les quarts de travail de 16 heures, est de conserver une vie sociale active. Mais ce n’est rien d’impossible, avec un bon sens de l’organisation et des amis… compréhensifs !