Méditer au travail ? Une pratique en croissance

Méditer au travail ? La méditation pleine conscience, ou « mindfulness », cela sonne ésotérique à vos oreilles ? Pourtant, la pratique s’étend aux professions les plus sérieuses, et les plus exigeantes, comme celle de médecin. Introduction à une pratique qui vous rendra meilleur au travail.

Matthew, 29 ans, avait une grosse année devant lui : il terminait un MBA pendant qu’il migrait vers un poste de direction dans une banque, en plus de planifier son mariage. « Sans la méditation pleine conscience, je ne crois pas que j’aurais pu mener tous ces projets de front », dit-il.

Comment ça fonctionne ? Joe Flanders, psychologue agréé et fondateur de la clinique Mindspace, à Montréal, où Matthew a suivi son cours, en explique le principe : « Naturellement, notre esprit a tendance à vagabonder dans le futur et le passé. La méditation pleine conscience est un entraînement pour ramener nos pensées dans le moment présent. »

La pratique a été élaborée par le Docteur Jon Kabat-Zinn dans les années 1980. Aussi connue sous l’acronyme MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction), la formation se déroule sur 8 semaines, à raison de 2 heures par semaine. On y apprend des techniques de respiration pour revenir au moment présent.

Les bienfaits sont tant physiques que psychologiques, explique Gina Rubinsky, psychologue agréée et fondatrice du centre Arts Vivants, qui enseigne la MBSR : « Il y a des effets physiques mesurables : la tension artérielle diminue, le système immunitaire est renforcé, on a un meilleur sommeil. Sur le plan psychologique, on diminue le stress et la réactivité automatique. »

C’est le grand avantage que Matthew tire de cette pratique : « Pratiquer la méditation pleine conscience m’a permis d’être moins réactif envers mes employés, explique-t-il. Lorsqu’une situation se présente, j’écoute avant d’agir. Cela me donne du recul. » 

Il n’y a pas de petit gain à méditer au travail

Tout cela est bien beau. Mais qu’est-ce qu’une telle pratique représente en termes de temps ? « Il faut d’abord distinguer la pratique formelle de la pratique informelle », précise Gina Rubinsky.

La pratique formelle, c’est la méditation telle qu’on l’imagine : « On s’isole dans une pièce pendant 5 à 20 minutes, et on fait des exercices de respiration. On suggère de le faire tous les jours, mais les bienfaits seront au rendez-vous même si on le fait moins souvent », soutient la psychologue.

La pratique « informelle » désigne les moments où, dans le feu de l’action, on prend quelques instants pour s’ancrer de nouveau dans le présent. Méditer au travail, s’intègre aisément dans une journée, croit Joe Flanders : « On peut le faire en marchant, en mangeant, en buvant un verre d’eau. On fait quelques respirations tout en se concentrant sur ce qu’on ressent. »

De sérieux adeptes

Pour ceux qui doutent encore, il faut savoir que des ateliers de méditation pleine conscience sont offerts dans plusieurs facultés de médecine, tant au Québec qu’aux États-Unis.

Parmi les effets recherchés : une augmentation de « l’empathie envers les patients », nous apprennent les chercheurs David et Hayes dans le journal Psychotherapy.

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